Famille Missionnaire de Notre-Dame

Une famille religieuse au service de l'Eglise pour l'éducation des cœurs

Samedi 7 décembre 2024 Saint du jour Saint Ambroise


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La Famille Missionnaire de Notre-Dame

Document : notre Père fondateur et le scoutisme

Présentation du lien entre le scoutisme et la Famille Missionnaire de Notre-Dame


1907-2007 - Centenaire du scoutisme : le Père Lucien-Marie Dorne a beaucoup reçu à l’école du scoutisme

Le Père Lucien-Marie Dorne a beaucoup reçu à l’école du scoutisme. Conquis par les idées du Père Sevin lorsqu’il envisageait la fondation de l’« Ordre scout », il a fondé le 15 décembre 1946, en collaboration avec Mère Marie-Augusta, la Famille Missionnaire de Notre-Dame, communauté religieuse dont le charisme est l’éducation des cœurs à la ressemblance des Cœurs de Jésus et de Marie par l’apostolat des apôtres de l’Amour.


Une enfance marquée par le scoutisme.

Le Père Lucien-Marie Dorne est né le 2 juillet 1914 à Andancette (Drôme). Il a vécu son enfance à Privas, Préfecture de l’Ardèche. Sa mère le conduisait tous les jours à la messe. Très tôt, il approfondit les évangiles. A la fin de son adolescence, il les connaissait dans tous leurs détails.
Il fait partie, dès sa création, de la première troupe scoute de Privas. Tout de suite très intéressé par le scoutisme, il prononce sa promesse en 1926. Il est conquis par la dévotion à Notre-Dame des Neiges, patronne des Scouts de France, et la développera d’une manière propre en vue de l’éducation des cœurs et de la montée spirituelle encordés à Notre-Dame des Neiges.


Le scoutisme et la dévotion à Notre-Dame des Neiges.

Durant l’été 1930, c’est comme chef de patrouille qu’il participe à l’érection et à la bénédiction de la statue Notre-Dame des Neiges à Gavarnie, près de Lourdes. Durant ce camp, il fait une expérience de la protection maternelle de Notre-Dame des Neiges. Au cours d’une ascension au cirque de Gavarnie, alors qu’il était sur le point de faire une chute qui aurait pu être mortelle, il appelle Notre-Dame des Neiges à son secours. Son bâton se coince entre des rochers : il est sauvé ! Cette expérience l’a beaucoup marqué et il en a gardé une grande confiance et une grande reconnaissance envers Notre-Dame des Neiges. Par la suite, il a été très heureux d’apprendre le lien de la dévotion de Notre-Dame des Neiges avec la Basilique Sainte Marie-Majeure de Rome.


Le scoutisme et la priorité de l’éducation humaine intégrale.

Le scoutisme a beaucoup marqué le cœur et l’esprit de notre Père. Grâce à ce mouvement, il comprend la priorité de l’éducation humaine dans toutes ses dimensions. Mais l’éducation, dans le scoutisme, n’est pas donnée par des cours théoriques, elle est une éducation par l’action. Notre Père ne cessera de dire que les « belles idées » théoriques ne sont pas suffisantes, il faut des idées vécues !
Grâce à cette éducation scoute, notre Père a eu le grand souci de l’éducation des chefs scouts et, par eux, de tous les autres scouts. Pour que l’esprit du scoutisme puisse se vivre, il était absolument nécessaire d’éduquer des chefs et de former des CP qui seront les éducateurs des membres de leur patrouille.


Le scoutisme, une école de chefs.

Le Père comprenait aussi de plus en plus que la société et l’Église souffraient du manque de chefs éducateurs. Sa conviction était prophétique : la société libérale et «jouisseuse» qui est la nôtre a fait perdre de vue la mission du chef dans l’esprit du scoutisme, mais aussi dans l’esprit de Jésus. Notre Père, grâce au scoutisme, avait la conviction qu’il ne fallait pas avoir peur de proposer aux jeunes le bel idéal de chef : désirer être chef, ce n’était pas de l’orgueil dans l’esprit de Jésus, mais c’était un service d’amour pour ses frères et sœurs. Être chef, cependant, ne s’improvisait pas, il fallait une école, car l’expérience personnelle ne suffisait pas. Le scoutisme a été pour notre Père une excellente école de chefs. Il lisait avec beaucoup d’intérêt la revue des chefs dont le responsable était le Père Sevin. Il a tellement été conquis par ces articles qu’il désirera faire partie de « l’Ordre Scout » envisagé par le Père Sevin.


L’exemple de Baden-Powell : confiance et responsabilité.

Grâce à Baden-Powell, mais aussi grâce à Don Bosco qu’il a toujours admiré, notre Père a compris également que l’éducation par l’action n’était possible que si elle était fondée sur la confiance et la responsabilité. Les jeunes ont confiance en leur chef, s’ils savent que celui-ci leur fait confiance. Dans ce climat de confiance, on peut se faire les remarques et critiques constructives pour corriger les erreurs, les maladresses et même les fautes. Baden-Powell avait bien compris que le découragement était à combattre énergiquement. Mais comment le combattre ? Si l’on mène une guerre sans merci contre les défauts et que l’on ne regarde qu’eux, on s’épuise et on se décourage bien vite. Baden-Powell exhortait les chefs à voir qu’il y avait toujours au moins 5 % de bien chez un garçon ou une fille. Il fallait donc encourager le garçon ou la fille à développer sans se décourager ces 5 % de bien. Ainsi, ils ne se replieraient pas sur leurs faiblesses. Le remède efficace pour cela : faire le bien (la BA).


Scoutisme et vocation religieuse.

Au moment où se posa pour lui la question de la vocation, notre Père pensa d’abord être missionnaire en Afrique pour suivre l’exemple de son chef scout, le Père Labrosse. Mais dans sa prière et sa réflexion, il comprit que Dieu l’appelait à une mission plus importante pour lui : la mission de l’éducation humaine et spirituelle. Voici comment il expliquait son cheminement lors d’une conférence donnée au groupe « Fidélité et Ouverture » en septembre 1980 : « J’ai été prédisposé à une vocation religieuse par ma famille, par ma mère qui tenait à sa messe quotidienne, mais ce qui m’a formé beaucoup plus profondément, ce fut le scoutisme. Je m’y suis beaucoup donné. Dès mes quatorze ans, je lisais la revue «Le Chef» dirigée par le Père Sevin. Ses articles de fond sur le scoutisme, sa philosophie, sa pédagogie, ses perspectives spirituelles m’intéressaient beaucoup. Or, bien avant la guerre, vers 1930, il avait écrit une série d’articles sur ce qu’il appelait «l’Ordre scout», présentant une possibilité d’envisager une vie religieuse selon les conseils évangéliques de pauvreté, de chasteté et obéissance, inspirée par ce que nous appelions «l’esprit scout», vie religieuse orientée vers l’éducation et la mission, dans un esprit chevaleresque. Les membres de cet «Ordre scout» devraient être formés selon la pédagogie scoute : éducation des caractères, éducation à l’action, pour l’épanouissement des cœurs et des âmes.
Ce projet d’Ordre scout m’avait beaucoup intéressé. Cela m’avait poussé à approfondir ma connaissance de la vie religieuse. Celle des bénédictins grâce à plusieurs petits séjours à la Trappe de Notre-Dame des Neiges ; celle des franciscains, car le scoutisme des plus petits était sous le patronage de Saint François, et Joseph Folliet, compagnon de Saint François écrivait la spiritualité de la Route ; celle de la Société de Jésus, car le Père Sevin était Jésuite, d’où un certain intérêt pour l’œuvre de Saint Ignace. Et la perspective d’une nouvelle famille religieuse me faisait réfléchir sur une spiritualité profitant des développements de la pédagogie de notre temps...
Je trouvais qu’il y avait dans le scoutisme, mais aussi dans les autres œuvres d’action catholique de jeunes et même d’adultes, des éléments de pédagogie dont les religieux devraient profiter pour leur propre formation et pour l’apostolat. Cela permettrait de faire du nouveau qui serait cependant bien en accord avec la grande tradition de la vie religieuse. Ces pensées m’ont poursuivi jusqu’à ce que je sois prêtre et ne m’ont pas quitté quand j’ai été d’abord vicaire à Bourg-Saint-Andéol, et ensuite à Notre-Dame d’Annonay. A Annonay, j’avais l’expérience de l’animation spirituelle de beaucoup de groupes de jeunes. Je me suis rendu compte, surtout, d’une fréquente insuffisance de la formation spirituelle. Parfois on glissait vers l’humain, le trop humain»
.


Riches expériences sacerdotales à Notre-Dame d’Annonay.

Après avoir été vicaire à Bourg-Saint-Andéol de 1941 à 1942, notre Père fut nommé vicaire de la Paroisse Notre-Dame d’Annonay en septembre 1942. Il eut à s’occuper de groupes d’action catholique. Quelques jeunes filles militantes lui firent part de leurs désirs de se consacrer dans quelque chose de nouveau qui intégrerait les formes nouvelles d’apostolat de l’Action Catholique. Le Père les écoutait, il priait et réfléchissait. Il voyait la générosité de ces jeunes filles toutes données à l’Action Catholique, mais il comprenait aussi qu’elles avaient besoin d’éducation et de formation spirituelles. Il proposa alors à celles qui persistaient dans ce désir de vocation « nouvelle » de se réunir une fois par semaine et de former une Équipe qui s’inspirerait à la fois du scoutisme et de la Légion de Marie.


La fondation de « l’Équipe Notre-Dame des Neiges ».

Les cinq premiers membres de l’Équipe Notre-Dame des Neiges se réunissent le 1er février 1944. Les membres ont tout de suite des projets de missions lointaines, elles veulent garder un costume laïc et adoptent comme prière la prière scoute : « Seigneur Jésus, apprenez-nous à être généreux ». Elles comprennent la nécessité de discerner les activités et le danger de l’activisme. L’Équipe est envisagée pour la formation, le soutien de la vie spirituelle, les échanges, le contrôle et la critique des activités. Le 25 mars l’Équipe prononce une consécration à la Sainte Vierge pour se laisser guider par elle. Sept membres la composent alors. On adopte la prière « Ô Notre-Dame ». Notre Père éduque les membres de cette Équipe à la vie liturgique. Il les invite à prier l’Office divin en respectant la vérité des heures (ce que la réforme du Concile Vatican II encouragera).


La complémentarité d’un Père et d’une Mère pour l’éducation spirituelle.

Le 23 octobre 1944, Augusta Bernard intègre l’équipe Notre-Dame des Neiges. Elle va collaborer à une œuvre tout à fait nouvelle que le Père ne pouvait pas imaginer : la fondation d’une Famille de consacrés avec un Père et une Mère collaborant pour l’éducation de consacrés et pour l’animation d’une Famille Missionnaire d’apôtres de l’Amour éduquant les cœurs au bel amour.


Le scoutisme et le charisme de la Famille Missionnaire de Notre-Dame.

Le scoutisme n’a pas été la source première de notre charisme. La source première demeure l’évangile et l’union vivante à Jésus dans la Foi que notre Père continuait à développer tout en faisant ses expériences de chef scout. Pour lui, comme il aimait le rappeler aux scouts, le Chef scout par excellence c’était Jésus !
Ce que le scoutisme a apporté à notre charisme, c’est le souci de l’éducation intégrale. C’est aussi l’origine de la dévotion de notre Père à Notre-Dame des Neiges. Pour éduquer les cœurs au bel amour, il est nécessaire de puiser les grâces dans le Cœur pur de Notre-Dame des Neiges pour mener le « combat olympique de la pureté », qui ne consiste pas seulement à résister aux fléaux de l’impureté, mais encore à éduquer son cœur à la ressemblance du Cœur de Jésus et de Marie. Notre Père a toujours désiré que nous développions notre dévotion à Notre-Dame des Neiges afin qu’elle nous apprenne à « aimer comme Jésus » !


Jésus, le grand modèle des éducateurs des cœurs et des apôtres de l’Amour.

Lorsqu’on lui demandait ce qu’était notre charisme, avant de dire sa spécificité : l’éducation spirituelle des cœurs, il aimait d’abord rappeler que c’était la vie évangélique. Tout membre de la Famille Missionnaire de Notre-Dame, avant d’exercer une mission d’éducation des cœurs à la ressemblance des Cœurs de Jésus et de Marie, devait d’abord tendre à l’union à Jésus pour vivre la vie évangélique !
La vie de notre Père a été tellement marquée par son union à Jésus que, pour lui, Jésus est et demeure pour toujours le grand modèle des éducateurs des cœurs et des apôtres de l’Amour.

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